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LETTRE AU PREFET AVENIR DU CANAL DU RHONE A SETE

A MONSIER LE PREFET DE LA REGION OCCITANIE , PREFET DE L'HERAULT

Objet : l'avenir du canal du Rhône à Sète

 

                                                                                         Palavas le    12  mars  2021

                                  Monsieur le Préfet,

 L'ASPRI vient donner son point de vue au moment où se joue l'avenir du canal du Rhône à Sète , puisque vous avez proposé 3 solutions:

  • Restaurer et élargir le canal pour le mettre aux normes du fret fluvial.
  • Rénover les parties les plus endommagées.
  • L'abandonner sans intervenir.

L'ASPRI est en total désaccord avec l'opinion selon laquelle le canal serait une verrue passéiste qui ne mérite que l'abandon. Elle est aussi en total désaccord avec l'opinion selon laquelle Sète  n'aurait aucun lien avec le canal.

Ce qui est exact  c'est que le canal tel qu'il est ne sert à rien pour le port de Sète. Contrairement à ce qui est sous-entendu, ce n'est pas 98 Km qu'il faut rénover mais beaucoup moins. Jusqu'aux cabanes de Carnon et depuis le Rhône chacun peut constater que le V d'Aigues Mortes a été supprimé et que la profondeur et la capacité de se croiser  pour des péniches porte containers  a été fortement améliorée, au prix de travaux coûteux et relativement récents. Mais un canal n'est pas une route. Un seul goulot d'étranglement suffit à le rendre impraticable aux péniches modernes. Sans les kilomètres qui manquent, les travaux entrepris ne servent à rien.

 TOUS les ports de commerce modernes doivent pouvoir transborder des containers  vers des destinations lointaines par voie d'eau, ce qui est bon marché et écologique. Ce n'est pas une opinion mais une réalité. Donc dire que Sète n'a aucun besoin du canal c'est limiter le port au tourisme maritime, aux ferrys et à la plaisance   en abandonnant la fonction grand commerce maritime. C'est ce qui se passe aujourd'hui. C'est un avenir rabougri en forme de déclin.

  Mais l'ASPRI est surtout concernée par une autre fonction  du canal. Dans une zone d'étangs recevant les eaux douces d'amont mais soumise aussi aux tempêtes marines  il est une "colonne vertébrale"  qui fait communiquer les étangs entre eux et avec la mer, contribue à  l'étalement  et à l'évacuation des crues, comme à l'oxygénation en été. Il sert aussi d'exutoire pour l'évacuation des vases. De ce point de vue la modernisation passée a été elle aussi insuffisante Des passes obstruées, une porte en panne à Carnon, un seul grau pour l'Or, sans empêcher cette fonction, la minorent fortement. La sécurité des populations littorales a un impératif besoin d'une rénovation qui rendrait la crue centennale moins dangereuse, en lien avec d'autres travaux.

 La montée prévue des eaux liée au changement climatique rend cette rénovation encore plus nécessaire.   Venise l'a compris qui consacre des milliards à sauver la lagune en se protégeant à l'aide de portes.

En conclusion   le canal  n'est certes plus celui des siècles passés. Mais sa fonction stratégique reste la même, économique, environnementale, de protection des populations. C'est pourquoi l'ASPRI est favorable à la première solution proposée, à savoir, je cite "la restauration et l'élargissement du canal pour développer le fret fluvial"  tout en estimant qu'il faut y ajouter     "et améliorer les échanges hydrauliques du canal avec les étangs, ce qui est indispensable à la survie des lagunes et à la sécurité des populations littorales."

Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de nos sentiments dévoués.

Le président de l'ASPRI

Jean-Pierre Molle

  

 

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